COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Vague de froid : Bruxelles ouvre des places supplémentaires d’hébergement.

‘Des personnes sont toujours sans-abri’ selon les équipes de terrain de Médecins du Monde, de la Plateforme Citoyenne BxlRefugees et de Médecins Sans Frontières.

La saturation de l’hébergement pour personnes sans-abri est connue depuis des mois: en novembre, les 3 organisations ont tiré la sonnette d’alarme, à plusieurs reprises, sur le manque structurel de place. « Les places supplémentaires sont une amélioration de la situation mais ne sont pas une solution au problème structurel. »

Conséquences sur le terrain

Les organisations reconnaissent les efforts du Ministre de la Région bruxelloise, Alain Maron ainsi que le contexte difficile dans lequel doit agir son cabinet. Mais nos équipes et nos volontaires font face à la réalité du terrain : « Nos équipes sont confrontées tous les jours à des personnes sans-abri qui ne trouvent pas de place d’hébergement et pour qui on ne trouve pas de solutions. Rien que mardi soir (9 février), 40 personnes sont venues rendre visite au Médibus et nos équipes mobiles en maraude, sont allées à la rencontre de 30 personnes, dans et autour de la garde du midi. Parmi elles, se trouvaient deux enfants de 9 et 11 ans accompagnés d’un homme en chaise roulante. A la gare du Midi, nous avons vu des personnes se préparant à passer la nuit sous des fines tentes ou qui avaient été renvoyées dans la rue. » raconte Maité Montuir, responsable projets Outreach Médecins du Monde.

Les organisations demandent dès lors d’urgence des moyens supplémentaires pour augmenter la capacité d’accueil. Car outre les températures extrêmes, l’épidémie de COVID-19 continue de toucher fortement la population des personnes sans-abri. « Nous entendons tous les jours des histoires de personnes sans-abri qui sont pourchassées par la police car ils et elles ne respectent pas le couvre-feu, qui sont réveillées à 5 heure du matin pour non-port du masque, qui s’adressent à nous affamées car la mendicité ne rapporte plus, qui ne peuvent plus s’adresser à d’autres services accessibles uniquement par téléphone, dont beaucoup ne disposent pas. »

Alexis Andries, directeur des projets belges Médecins du Monde : « Ces derniers mois, nous avons rencontré 600 personnes au Médibus. C’est un record. Les personnes sans-abri sont depuis des mois sur les genoux. Les températures que l’on connait en ce moment risquent de les achever. La seule solution est l’augmentation de la capacité d’hébergement et de multiplier les équipes de maraude qui sillonnent les rues à la recherche des personnes qui s’y trouvent encore la nuit venue. Mettons-nous au travail. »

Mehdi Kassou, Plateforme Citoyenne BxlRefugees : « Bien que nous ayons pu augmenter notre capacité d’hébergement de 60 places, nous constatons encore la présence de nombreuses personnes en rue. Nous sommes très inquiet.e.s des risques qu’encourent les personnes migrantes sans abri en errance à Bruxelles qui ne connaissent que peu ou pas l’ensemble des services existants. Depuis dimanche, les équipes de maraude de la plateforme citoyenne sont présentes tous les matins et tous les soirs dans le quartier nord et au parc Maximilien et distribuent du matériel de survie (sacs de couchage, couvertures, bonnets, gants, vêtements chaud) aux personnes qui ne sont pas admises dans les centres d’hébergements d’urgence bruxellois. »  

« A toutes les personnes sans-abris qui dorment dans la rue s’ajoutent également les personnes qui vivent dans des squats précaires. Ces derniers jours, notre équipe mobile de sensibilisation, qui soutient les structures non-agrées, a rendu visite à plusieurs d’entre elles à Bruxelles dont certaines n’avaient aucun accès au chauffage. Avec des températures pareilles, c’est tout simplement inacceptable. Nous faisons également le constat du manque de places d’hébergement dans notre centre médical dédié aux personnes sans-abris suspectes ou positives au COVID-19 au centre de Bruxelles. Après la période de confinement de ces bénéficiaires, il nous est extrêmement difficile de leur trouver un abri. Remettre ces personnes à la rue n’est tout simplement pas une option pour nous. » déclare David Leclercq, chef de mission Belgique pour Médecins Sans Frontières.

Réponse tardive

Les 3 organisations plaident pour la mise en place de mécanismes structurels pour une ouverture automatique des bâtiments vides en cas de grand-froid qui, en période de COVID-19 ne manquent pas : auberges de jeunesse, salles de fête, bureaux, centres sportifs, hôtels, etc.

Les organisations questionnent aussi la réponse tardive: “Nous plaidons depuis des mois auprès des autorités pour qu’on anticipe sur les conditions hivernales et l’hébergement supplémentaire. Attendre qu’une couche de neige soit tombée pour passer à l’action, est une occasion manquée. »

Contacts presse

Médecins du Monde : Muriel Gonçalves 0487/243367
Plateforme citoyenne: Medhi Kassou 0472/444726
Médecins Sans Frontières : Céline Ronquetti: 0475/406076

Crédits photos

© Frédéric Moreau de Bellaing  – www.bellaing.be