SUR LE TERRAIN – Une journée à la Sister’s House

Après avoir passé une journée au hub humanitaire, Julie, assistante dans notre pôle communication, s’est rendue cette semaine à la Sister’s House.

 

Après un début d’année rythmé par les recherches d’un nouvel espace à occuper, le calme est revenu à la Sister’s House, le dispositif d’hébergement exclusivement féminin de la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés. Le 14 mars à minuit, le feu vert était donné pour l’occupation du nouveau bâtiment, situé sur la commune d’Etterbeek. Après une installation éclair, le confinement a débuté quelques jours plus tard, le 21 mars.

 

 

Comme dans les autres services de la Plateforme, les changements imposés par le virus sont nombreux ici aussi. Le dispositif est désormais ouvert 24h/24 et 7 jours sur 7. Les hébergées peuvent compter sur les équipes bénévoles, présentes jour et nuit, pour les accompagner. Pour éviter de multiplier les déplacements et faciliter la vie en communauté, les bénévoles restent sur place le plus longtemps possible.

La Sister’s House permet à 32 femmes d’être à l’abri des dangers de la rue et de passer un confinement en toute sécurité. 10 femmes peuvent encore être accueillies.

 

Chaque chambre de ce magnifique loft est baptisée d’après une couleur. La « Pink room » sert de lieu d’arrivée pour les dernières “sisters“ accueillies afin de s’assurer qu’elles ne présentent pas de symptômes du COVID-19.

 

Les services d’ordinaire disponibles au Hub humanitaire ont été suspendus. Mais ce n’est pas un virus qui parviendra à stopper le travail de suivi psycho-médico-social effectué par nos équipes et nos partenaires. Pour assurer ce suivi et soutenir les “sisters“, il faut faire preuve d’inventivité : certaines permanences ont été délocalisées sur place. Deux jours par semaine, le téléphone de la Croix-Rouge est mis à disposition pour que les hébergées puissent contacter leurs proches resté.e.s au pays. Quatre jours par semaine, une sage-femme de Médecins du Monde assure des consultations orientées sur la santé sexuelle et reproductive.

 

 

Autre changement marquant depuis le début de la pandémie ? L’arrêt des collectes solidaires. Tous les samedis, des citoyen.ne.s solidaires sensibilisaient et collectaient des vivres devant des supermarchés pour nos hébergements collectifs. Ces collectes, indispensables pour renflouer les stocks, permettaient à près de 90 personnes de manger chaque jour. Grâce à une collecte de fonds lancée sur la page Facebook au début du confinement, des commandes ont pu être passées auprès de fournisseurs. Les denrées livrées sont ensuite redistribuées entre nos dispositifs, dont la Sister’s House.

 

 

Chaque soir, le “Sista Talk” est l’un des moments les plus attendus. Ce moment d’échange réunit Adriana et Delphine, coordinatrices du dispositif, ainsi que les bénévoles et les sisters. Assises en cercle dans le salon, les filles échangent, partagent les informations et organisent les activités de la semaine. C’est aussi l’occasion de se retrouver toutes ensemble, le moment où chacune peut évoquer ses inquiétudes ou saluer la bienveillance imprégnant les interactions entre toutes en cette période de confinement. L’ambiance à la Sister’s House est tout simplement unique.

 

Adriana et Delphine ont tenu à souligner l’importance du collectif dans la gestion de ce dispositif d’accueil d’urgence, désormais en confinement depuis 25 jours : “Sisters et bénévoles, chacune a pris son temps pour s’approprier ce nouvel espace, où toutes sont actrices des changements et de l’amélioration de l’accueil et de l’accompagnement qui sont proposés depuis 18 mois. Chaque jour est une nouvelle étape dans l’apprentissage collectif de la résilience, de la sororité, du lien qui nous amène à vivre en commun et à prendre soin les unes des autres”.