Déjà 15. 000 nuits au chaud pour les migrants du parc Maximilien

Déjà 15. 000 nuits au chaud pour les migrants du parc Maximilien

« Bonjour les gens ! Hier soir encore, nous avons quitté le parc (Maximilien, Ndlr) vide et tous ceux qui étaient présents ont trouvé une petite place au chaud quelque part à Bruxelles, à Anvers, dans le Brabant wallon, dans le Brabant flamand, à Liège, à Leuven, à Mechelen, à Hannut, à Mons… […] Ceux qui n’ont pas encore tenté l’aventure, n’hésitez plus et rejoignez-nous pour loger tout le monde chaque soir”.

A quelques nuances près, c’est ce message qui est posté chaque matin sur la page Facebook “Hébergement plateforme citoyenne” par les bénévoles qui s’activent depuis deux mois pour trouver un toit aux migrants soudanais, érythréens, syriens, éthiopiens… de passage pour lesquels il n’existe aucune structure officielle d’accueil à Bruxelles.

Sur le terrain, la solidarité s’est donc organisée autour d’Adriana, Yoon, Mehdi, Thomas et quelques autres qui se rendent chaque soir au parc pour coordonner l’hébergement privé dans des familles. Le groupe (fermé) sur Facebook, qui a démarré avec une centaine de membres, en compte aujourd’hui plus de 13 500… Des sympathisants qui, un soir ou l’autre, franchissent le pas et se proposent pour héberger des “invités” ou jouer les chauffeurs et les conduire à bon port. “Lundi, on a pris en charge 177 personnes au parc et 77 en continuité, soit des gens qui étaient déjà accueillis et qui restent chez leurs hôtes une nuit de plus”, détaille Mehdi.

La plateforme héberge en moyenne 250 migrants par jour, ce qui représente, depuis septembre, déjà 15 000 nuits au chaud chez des particuliers  !

“Venez s’il vous plaît  !”

Une mobilisation citoyenne sans précédent qui évite aux migrants, dont la plupart rêvent de rejoindre l’Angleterre, de devoir dormir dehors. “Sauf une fois : on n’a pas su loger onze gars. Mais on leur a apporté des sacs de couchage”.

La démarche n’est pas simple; de nombreuses questions se posent : sur qui vais-je tomber ? comment faire ? va-t-on se comprendre  ? ne me sentirai-je pas envahi ? Souvent, les nouveaux hébergeurs/chauffeurs se lancent dans l’urgence, explique Mehdi. Quand à 23h, un message un peu désespéré est posté : “Il pleut ! Il reste des garçons ! Venez s’il vous plaît”.

Publié sur La Libre, le 07 novembre 2017