Vers un camp de migrant·e·s en ville? Les humanitaires doivent laisser des enfants et des familles en rue.

La semaine dernière, la crise de l’accueil a atteint un nouveau sommet : des enfants seuls (MENA) ou en familles se sont retrouvé.e.s sans place d’accueil Fedasil alors qu’ils ont le statut de personnes en demande de protection internationale. Au rythme d’une véritable course contre la montre, les différents partenaires associatifs se sont démenés jour et nuit afin de trouver des solutions d’hébergement et d’accompagnement (repas, soutien médical, don de matériel, etc.) pour ces personnes.

30 enfants âgés de 15 à 17 ans et 30 femmes ont été accueillis au sein des dispositifs de la Plateforme Citoyenne. De leur côté, Vluchtelingenwerk Vlaanderen et le Samusocial ont accueilli plusieurs personnes, dont plus de 125 personnes en famille. Médecins sans Frontières a déployé une clinique d’urgence pour identifier les vulnérabilités médicales et fournir des soins de santé en absence de tout accompagnement médical de l’État.

Aujourd’hui, journée mondiale du refus de la misère , de nombreux.ses demandeur·e·s de protection internationale sont à nouveau sur le carreau et doivent rester en rue, sans aucune perspective d’hébergement. Hélas, nos associations sont à bout de forces et de moyens. Nous n’avons plus les capacités d’intervention pour pallier aux failles du système d’asile en proposant de nouvelles places d’accueil. Ce soir et les soirs à venir, ce sont donc plusieurs dizaines d’enfants seuls (non accompagnés par un.e adulte) et de familles qui viendront s’ajouter aux nombreuses personnes sans abri, puisqu’à ce jour, aucune solution urgente n’est proposée par le gouvernement fédéral.

Comme chaque soir, nous jouerons notre rôle humanitaire et, à défaut de pouvoir offrir un hébergement, nous accompagnerons ces personnes dans la mesure de nos moyens, avec des distributions d’eau, de nourriture, de couvertures, avec une attention particulière pour les personnes les plus vulnérables.

La situation qui prévaut aujourd’hui inquiète. Selon nos dernières informations, une quarantaine d’enfants se retrouveront à la rue ce jour dès 17h ainsi que plusieurs dizaines de familles. Les organisations du Hub humanitaire, espace d’accueil de jour toujours ouvert après la fermeture de l’Office des Étrangers, se préparent logistiquement en vue d’équiper les enfants, familles et hommes isolés à vivre en rue pendant les jours et semaines à venir.

Le secteur associatif est à bout de souffle, l’heure n’est plus aux tergiversations politiques. Des familles, des enfants, des femmes et des hommes sont laissés à leur sort par la Belgique et doivent passer la nuit en rue. Chaque nuit passée en rue est une nuit de trop. C’est le gouvernement en place qui en porte l’entière responsabilité. Nous attendons des actes concrets et pragmatiques, à la mesure de la crise humanitaire qui se déroule sous nos yeux alors que l’hiver approche. Des décisions courageuses doivent être prises par notre gouvernement qui, quel que soit son agenda politique, a le devoir de respecter la loi et les conventions internationales en matière d’accueil des demandeurs de protection internationale.

Samusocial, Plateforme citoyenne BelRefugees, Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde, Ciré, Vluchtelingenwerk


Contacts presse :
Samusocial : Magali Pratte +32 490 44 93 76 (FR/NL)
Plateforme citoyenne Bel Refugees : Mehdi Kassou : +32472444726